Pratique et progression dans les arts martiaux traditionnels
Dans l’étude du Wushu, on considère qu’il y a deux
niveaux de compétence très distincts, le premier comportant 3 étapes et
le second, 2 étapes.
Le premier niveau est le niveau du Gu ou des os.
Il
concerne surtout le travail externe, physique et aussi une partie du
travail de base sur le Qi, l’énergie vitale. Il permet de rendre le
corps, plus fort, plus dur, plus souple. Il développe une certaine
forme de charisme corporel, ainsi qu’une tonicité et une agilité
importante. Celui-ci se décompose en trois étapes :
- Qiao ( être adroit, habile ) : apprentissage et maîtrise des enchaînements, de la force et du combat.
-
Miao : commencer à appréhender l’interne par le Tai Ji Quan ou le Ba
Gua Zhang par exemple. Dans cette situation, le mouvement conduit au
travail de l’énergie.
- Hua (se dissoudre) : le pratiquant se «
dissout » dans l’immobilité et commence réellement à pratiquer le Nei
Gong. On atteint ce niveau Hua aux alentours de 40 ans après une
progression normale. C’est également le stade qui correspond aux
activités d’enseignement.
Le second niveau est le Xin ( niveau du cœur)
Il concerne surtout le travail interne, sur l’énergie et sur l’esprit. Il se compose pour sa part de deux étapes :
-
Xu (le Vide) : le pratiquant relativise sa place dans le monde et
travaille sur le vide dans sa pratique, mais aussi sur le vide en lui.
- Shen (l’Esprit) : le pratiquant développe son esprit et pénètre le cœur de sa pratique.
Le
Shen se lit dans les yeux d’un pratiquant. Il se manifeste par une
lumière qui pétille dans le regard, un charisme particulier qui
paralyse l’adversaire. Ceux qui ont atteint ce niveau, ont rarement
besoin d’utiliser leur art, car personne n’ose les affronter. Très peu
de pratiquants atteignent un tel niveau, auquel toutes les portes
s’ouvrent et tout peut être tenté.
La plupart des pratiquant
occidentaux se situent dans le Qiao, encore faut-il qu’ils s’appliquent
dans leur travail. Les formes en elles-mêmes ne valent rien et ne
forment pas un combattant. Le combat en lui-même ne vaut rien non plus
et ne forme pas plus un combattant. C’est l’alliance des deux qui
permet de former un combattant. Les formes développent les techniques,
mais surtout le rythme, le Qi, le Jing et l’esprit. Pour cela, elles
sont indispensables. Le combat permet de se confronter à un adversaire,
de travailler à distance et la perception de l’adversaire. Combat et
formes se complètent par conséquent.
Le travail même des formes comprend trois étapes :
1- la mémorisation de la forme :
2- le travail du rythme ( ou Jie Zou) :
- Kuai Man : vitesse et dynamisme
- Dong Jing : qualité du mouvement et de l’action
- Gang You : distinguer le souple du fort
3- le travail du Shen (l’esprit) qui doit animer la forme :
Il
ne faut pas oublier enfin, qu’un bon niveau n’est pas atteint en
collectionnant les formes, mais en les pratiquant correctement.
« Ji Ye ! Jin Ping Dao Zhe Ye » !
“Là, où il y a l’habileté (la dextérité, le travail juste) réside le Dao !
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